Sommaire
L’échinacée est une plante médicinale reconnue pour ses propriétés immunostimulantes. Originaire d’Amérique du Nord, ce sont les Amérindiens qui l’ont utilisée pour ses vertus médicinales depuis des centaines d’années. Actuellement, cette plante fait l’objet de plusieurs recherches afin de déterminer son efficacité sur certaines pathologies. Découvrons ici, l’histoire, les pouvoirs cachés, la posologie les précautions à prendre en compte et toutes autres informations valables à propos de l’échinacée.
Comment a-t-on découvert l’échinacée ?
Les espèces d’échinacées ont colonisé les grandes plaines américaines, plus précisément celles qui sont à l’est des Rocheuses. Les Amérindiens ont été les premiers à l’employé pour soigner plusieurs pathologies comme les morsures de serpent venimeux ou les infections de l’appareil respiratoire.
Cependant, les archéologues ont découvert des semences de cette plante datant du XVIIe siècle dans les Sioux Lakotas. Un peu plus tard, les colons européens ont aussi adopté les pratiques médicales des Amérindiens. Et c’est à partir de 1800 que les médecins classiques et ceux qui pratiquent la médecine éclectique ont utilisé l’échinacée dans leurs méthodes cliniques.
Entre 1916 à 1950, cette plante vivace rustique était inscrite dans la liste des ingrédients pharmaceutiques à prioriser dans le formulaire national des États-Unis. Mais sa réputation à diminuer avec la vulgarisation des antibiotiques de synthèse qui traite les infections pulmonaires soignées à l’aide de l’échinacée. Néanmoins, les professionnels de la santé allemands continuent à l’adopter après l’avoir découvert vers les années 1920.
D’ailleurs, le médecin allemand Gerhard Madaus a effectué une étude scientifique approfondie sur l’échinacée. Après de nombreux succès, cette plante devient très célèbre sur place. Par conséquent, les approvisionnements venant des États-Unis ne suffisent plus à combler les besoins. C’est pour cela que Madaus a décidé de cultiver l’échinacée à grande échelle en Europe.
Actuellement, l’échinacée sollicite l’intérêt des Américains grâce à sa capacité de résistance des micro-organismes aux antibiotiques.
Les bienfaits de l’échinacée
Il existe 11 espèces et plusieurs sous-espèces d’échinacée. Mais trois (3) d’entre elles sont les plus utilisées pour leurs intérêts médicaux. Il s’agit de : Echinacea angustifolia, E. pallida et E.purpurea.
Cette plante renferme des vertus insoupçonnables. Elle soulage, par exemple, les infections qui touchent les voies respiratoires et atténue les morsures des serpents. Après des recherches approfondies, les scientifiques ont pu confirmer que l’échinacée est un traitement d’appoint efficace contre les maladies des voies respiratoires et des voies urinaires.
Comme les feuilles d’eucalyptus radiata, l’échinacée est aussi efficace en cas de rhume. Toutefois, le dosage à prendre varie en fonction de la maladie à soulager. Son usage est totalement déconseillé chez les patients ayant le sida, la tuberculose et chez les enfants victimes d’otites.
À quel moment utilise-t-on l’échinacée ?
Efficacité possible
L’échinacée peut :
-diminuer la gravité ainsi que la durée de la grippe
-prévenir les pathologies qui affectent les voies respiratoires : sinusite et laryngite
-réduire les infections urinaires et vaginales
Efficacité incertaine
Cette plante saurait capable de :
-atténuer les maux de gorge
-prévenir le rhume et réduire les symptômes
-diminuer les effets négatifs de la chimiothérapie et de la radiothérapie
-augmenter la forme physique d’une personne
-réduire les signes de l’anxiété et de stress
-diminuer la gingivite
Usage coutumier
Comme nous l’avons dit plus haut, l’échinacée est un remède naturel efficace contre :
-les infections urinaires et respiratoires
-les ulcères chroniques
-les plaies et blessures qui ont du mal à guérir
Les recherches confirmant l’efficacité de l’échinacée
Études contre le rhume et la grippe
Un traitement à base d’échinacée est un remède efficace pour réduire la durée et la gravité du rhume. Une étude sur 719 patients en décembre 2010 a pu confirmer cette affirmation. Les signes de la grippe chez les personnes qui ont pris de l’échinacée n’ont pas dépassé une demi-journée de moins que chez les individus qui n’ont pas suivi ce traitement.
Il serait donc probable que ce résultat mette fin aux polémiques concernant l’efficacité de cette plante face au rhume. Plusieurs autres expériences cliniques et méta-analyses ont été menées de 1999 à 2005 à ce sujet. Malgré les résultats non probants, un traitement à base d’échinacée diminue la congestion, l’écoulement nasal, les maux de tête et de gorge, les frissons, etc. Son efficacité serait encore plus forte si le traitement est pris le matin, pendant 7 à 10 jours d’affilés.
À quoi sont dus les effets bénéfiques de l’échinacée sur le rhume ?
L’échinacée renferme une vertu anti-inflammatoire très puissante qui agit directement sur les signes de la grippe. En effet, elle bloque la production des cytokines 38, les molécules de l’inflammation.
Forme solide ou liquide ?
Francis Brinker, un professionnel en plantes médicinales affirme dans un essai publié en décembre 2010-2012 que l’extrait sous forme de comprimé est plus ou moins efficace. Cette gélule renferme en même temps de la racine d’E.purpurea et E.angustifolia. Cette version est plutôt utilisée en prévention, car la matière première met du temps à se propager dans l’organisme.
Ce spécialiste en la matière recommande plutôt les extraits liquides d’E.purpurea entière c’est-à-dire un produit à base de racines, de feuilles et de fleurs d’échinacée. Une fois dans la bouche, le liquide fond et agit immédiatement sur les muqueuses buccales et de la gorge.
Autres versions
Une méta-analyse effectuée en 2006 affirme que les résultats des études cliniques précédents ne sont pas solides. Après avoir évalué 9 essais, les auteurs ont pu constater que l’échinacée a réduit considérablement la fréquence de la grippe à environ 58 %. Il faut savoir que l’efficacité de la plante varie d’une personne à une autre, de la nature du virus et de la préparation utilisée.
De même, une expérience menée sur 430 enfants, de 1 à 5 ans, a démontré que l’association du liquide d’échinacée, de vitamine C et de la propolis donne un effet préventif sur les pathologies respiratoires. Ici, les autres ingrédients jouent un rôle complémentaire avec l’échinacée. Ces deux produits ont également une propriété immunostimulante.
Enfin la prise d’un extrait d’Echinacea purpurea réduit les symptômes du rhume à 21 %.
- Échinacée et infection vaginale
L’association d’une crème antifongique et de l’échinacée appliquée directement sur la peau est un remède miracle pour réduire l’aggravation de l’infection jusqu’à 16 %. Ce sont les ingrédients actifs (alkylamides, acide cichorique et polysaccharides) qui modulent le système immunitaire.
- Maux de gorge et otites
Une étude clinique a été menée en 2009. Il s’agit de la pulvérisation d’échinacée combinée aux sauges équivaut à un traitement à base de chlohexidine et de lidocaïne. Ces médicaments sont utilisés en cas de mal de gorge dû à une pharyngite aiguë. Pour ce qui est de l’otite chez les enfants, l’échinacée n’a pas d’effet préventif.
- Études sur la grippe influenza
Jusqu’ici, les données des recherches scientifiques sont encore insuffisantes pour déterminer l’efficacité de l’échinacée sur la grippe influenza et ses symptômes. Il existe tout de même une étude préliminaire qui rapporte qu’un extrait de racine de cette plante pourrait atténuer la souffrance en cas d’infection respiratoire : asthme, bronchite, etc. Le patient a suivi un traitement strict : un comprimé de 100 mg d’extrait de racine d’échinacée, deux fois par jour pendant 15 jours. Une fois ce délai terminé, il doit en prendre une fois par jour et finir par un comprimé tous les deux jours pendant deux mois.
- Prévention de la leucopénie
La leucopénie est l’une des conséquences de la chimiothérapie et de la radiothérapie. Plusieurs essais cliniques toujours préliminaires ont été lancés par des scientifiques allemands en 1980 afin de déterminer si l’échinacée peut minimiser les effets secondaires de la radiothérapie. Seulement, ils ont combiné la plante avec d’autres ingrédients : du thuya et d’indigo sauvage. Malheureusement, les résultats ont été dulcifiés.
Une autre expérience en 2009 suggère de prendre 500 mg/jours d’échinacée pendant deux semaines. Ce traitement pourrait réduire les effets des radiations sur les indicateurs hématologiques.
- Anxiété
Selon une étude préliminaire, une prise par jours de 40 mg d’échinacée permet de diminuer l’es signes d’anxiété chez un individu. Ce traitement doit se faire pendant une semaine.
- Performance physique
L’échinacée peut aussi faire des miracles pour booster l’énergie et les performances physiques. Une prise de 8 g/jours pendant 28 jours permet d’augmenter l’oxygène durant une séance sportive.
- Gingivite
L’échinacée combinée au Sambucusnigra diminue les inflammations au niveau de la gencive provoquée par la plaque dentaire. Cette observation a été constatée chez les personnes victimes de parodontite chronique.
- Divers
Il existe plusieurs études in vitro qui stipulent que l’échinacée arrive à stimuler le système immunitaire. Cette plante pourrait détruite les cellules cancéreuses déjà présentes dans le corps. Les chercheurs creusent profondément sur cette possibilité. Malheureusement, les essais cliniques sur les êtres humains n’ont pas encore réussi à établir un protocole de traitement efficace.
En outre, cette plante vivace et rustique s’avère être efficace chez les personnes victimes de Tchernobyl. Jusqu’ici, les chercheurs n’ont pas pu déterminer l’efficacité réelle de l’échinacée contre l’herpès génital. Il n’y a aucune grande différence entre les effets du placebo et ceux de ce remède naturel.
Utilisation traditionnelle
La Commission E allemande, l’Organisation mondiale de la Santé et l’ESCOP reconnaissent officiellement l’efficacité de l’échinacée dans le traitement des infections de l’appareil respiratoire et des voies urinaires. Son usage topique contre les ulcères chroniques ainsi que les blessures cutanées sont également reconnus.
Quelles sont les posologies de l’échinacée ?
Voie interne
Prendre un complément alimentaire d’échinacée dès les premiers signes de rhume, de sinusite et d’infections respiratoires supérieures. Les professionnels conseillent une dose de charge c’est-à-dire 1 g d’échinacée toutes les 2 heures pendant la première journée du traitement. Diminuer la dose lorsque l’état de santé s’améliore jusqu’à ce que les signes disparaissent complètement. Ne pas arrêter le traitement en cours.
- Infusion
Pour les tisanes, infusez 1 g de racines ou des parties aériennes séchées dans une tasse d’eau bouillante environ une dizaine de minutes. Boire entre 1 à 6 tasses par jour.
- Décoction
Mettre 1 g de racines d’échinacées dans 1 tasse d’eau préalablement bouillie. Prendre 3 tasses par jour.
- Capsules
Les capsules renferment de la poudre de racines, de feuilles ou de bourgeons d’échinacée. Les thérapeutes recommandent une dose de 1 g, à prendre matin, midi et soir.
- Extraits solides normalisés
Pour cette forme, la concentration de la matière première varie d’un produit à un autre. Mais, il faut prendre toujours un équivalent de 1 g d’échinacée, 3 fois par jour.
- Texture
Prendre environ 3 ml à 4 ml, matin, midi et soir. Garder quelques minutes en bouche avant d’avaler.
- Jus frais ou stabilisé
Cette boisson résulte des parties aériennes d’E.purpurea. Boire environ 1,5 ml à 3 ml, trois fois par jour.
Remarques importantes :
Les dosages énoncés ci-dessus sont basés sur les pratiques cliniques qui ont donné des résultats convaincants. La majorité des essais cliniques probants ont été effectués avec les parties aériennes ou des racines de deux variétés : E.purpurea et E.pallida. La United States Pharmacopoeia reconnaît officiellement la valeur des racines de l’espèce E.angustifolia et E purpurea. L’utilisation de ces derniers est aussi valable.
D’ailleurs, l’expert américain en plantes médicinales, Francis Brinker a mené des expériences avec des extraits liquides d’E.purpurea (parties aériennes et racines). Le résultat de cet essai a été probant. Le liquide se fond dans la bouche et atteint les muqueuses de la bouche et de la gorge. Cette version est donc plus intéressante et efficace pour traiter les infections de l’appareil respiratoire.
Voie externe
Les produits en application locale favorisent la guérison des inflammations cutanées et des blessures. Appliquez une noisette de crème et étalez-la sur la surface endolorie jusqu’à ce qu’elle pénètre complètement à travers les pores.
Les effets indésirables
Les médicaments à base d’échinacée ne comportent pas d’effets indésirables. S’il y en a, ils sont plutôt légers : troubles digestifs, étourdissement, réactions allergiques aux ingrédients actifs, bouche sèche, insomnies, nausées. Dans un cas extrême, la personne peut ressentir une légère perte d’orientation.
Quelques fois, le patient peut ressentir des picotements sur la langue à cause des effets anesthésiques de l’échinacée. Il faut savoir aussi que les extraits liquides sont aussi dissous dans l’alcool.
Cette plante apporte que des bienfaits. Elle stimule le système immunitaire et élimine les maladies auto-immunes comme l’arthrite rhumatoïde.
Interactions
Avec des plantes
Aucune observation
Avec des médicaments
En théorie, les ingrédients actifs de l’échinacée peuvent contrer l’effet des immunodépresseurs tels que les corticostéroïdes ou la cyclosporine. Il est donc déconseillé d’en consommer après une transplantation, une greffe ou en cas de maladies auto-immunes.
Il existe certains médicaments qui sont métabolisés avec l’enzyme CYP450 3A4. D’après une étude in vitro, la consommation d’échinacée pourrait inhiber cet enzyme. Une synthèse menée par des chercheurs américains, publiée en juillet 2008 a cependant énoncé que cette interaction potentielle n’engendre aucun effet indésirable important chez les consommateurs d’échinacée.
Les amateurs de café seront aussi heureux de savoir que l’échinacée augmente le taux de caféine dans le sang jusqu’à 30 %.
Avis des professionnels de santé
L’échinacée et les infections respiratoires
Même si les résultats des recherches scientifiques semblent être contradictoires, plusieurs personnes utilisent l’échinacée pour prévenir de la grippe. Néanmoins, son efficacité à long terme dépend du niveau de tolérance de la personne en question. En effet, l’action de cette plante diminuerait après 3 mois d’usage d’après les chercheurs. Par conséquent, le patient peut alors contracter un rhume. Ce phénomène s’explique en deux façons :
-Effet de tolérance : quand l’organisme s’habitue aux effets de l’échinacée, le patient doit conserver la même dose pour conserver son efficacité. Certaines substances thérapeutiques et les analgésiques provoquent souvent une tolérance. Cela requiert automatiquement l’augmentation graduelle du dosage pour maintenir un effet identique.
-La surstimulation du système immunitaire entraîne tôt ou tard un épuisement. Par conséquent, les individus deviennent plus sensibles aux infections.
L’échinacée est-elle réellement un remède de prévention ?
Pour éviter le surdosage, il est recommandé de prévoir un congé thérapeutique pour que les effets de l’échinacée restent actifs. Dans ce cas, il faut prendre une dose 1g par jour et prendre une pause le week-end. Certains patients en prennent sur une courte durée (3 semaines par mois). De ce fait, le corps bénéficie d’une période de répit pour éviter la surstimulation.
Pour la prévention, les thérapeutes conseillent uniquement une dose par jour. Et pour un traitement thérapeutique, l’individu doit prendre 3 doses par jour.